20.12.15

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Ce temps où tu m'aimas, je le sais, s'en ira
il sera remplacé par une époque bleue
et sur les memes os sera une autre peau
ce seront d'autres yeux qui verront le printemps.

Pas un de ceux qui ligotèrent nos journées,
pas un de ceux qui s'adressaient à la fumée,
les gouvernants, les trafiquants, les éphémères,
ne s'agitera plus au coeur de cet toile.

Ils s'en iront les dieux cruels et leurs lunettes,
les carnassiers poilus accompagnés d'un livre,
les pucerons, avec les pipipasseyros.

Et quand le monde enfin viendra d'etre lavé
alors de nouveaux yeux naitront dans la fontaine
et le blé poussera sans que coulent les larmes.


Pablo Neruda, in La centaine d'Amour, Poème 96, p209.


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